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Comment parler de la fermeture des écoles et du coronavirus en fonction de l’âge des enfants ?

mardi 17 mars 2020, par Véronique Gilbert

Comment parler de la fermeture des écoles et du coronavirus en fonction de l’âge de l’enfant ?

La mission des parents : informer mais aussi protéger les enfants de la peur que l’épidémie de Covid-19 engendre.

L’enfant est à la crèche :
Ne plus aller à la crèche, c’est un grand changement, il faut en parler, même quand il s’agit d’un tout petit. Béatrice Cooper Royer, psychologue clinicienne spécialisée dans l’enfance et l’adolescence propose de présenter les choses simplement et sans entrer plus dans les détails : “La crèche est fermée, tu ne vas pas y aller. Il y a des microbes qui peuvent rendre malade. Les endroits où il y a beaucoup d’enfants comme la crèche sont fermés”
Et, précise encore la spécialiste, "il ne faut pas oublier que la peur est très contagieuse, les parents doivent avant tout filtrer leurs émotions.”

L’enfant est en maternelle :
Pour cette tranche d’âge, vous pouvez présenter les choses de la même façon que pour les plus jeunes. La réaction va être différente : “l’enfant va certainement poser des questions. Le mieux est de les retourner : "et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Qu’est-ce que tu as compris ?’ Cela permet d’éviter de projeter ses propres peurs d’adulte et d’employer les mêmes mots que l’enfant pour bâtir une réponse qu’il comprendra. Ce procédé reste pertinent jusqu’à 7 ans”.
Pour ce qui est du coronavirus plus précisément, “il faut rester positif dans le discours ; "C’est un virus agresseur, mais la plupart des gens n’en meurent pas." Préciser que eux, les enfants, sont moins touchés. On peut passer par le dessin, raconter une histoire...
On peut préciser aussi que “des scientifiques, des médecins cherchent à trouver une solution, un vaccin. Si on tombe malade, on s’occupera bien de nous”. Etienne Dumenil, psychologue à Paris, abonde, il faut “bien insister sur les ressources dont on dispose en France sans noyer les enfants sous les informations". Il est également important d’inscrire les enfants dans une continuité : l’école est fermée, mais elle ouvrira à nouveau. La maîtresse va continuer de penser à toi même si tu ne la verras pas, elle ne t’oubliera pas. Le cas échéant, lui préciser qu’il aura de ses nouvelles et qu’elle te donnera des choses à faire...

L’enfant de l’école primaire : “Après 7 ans, les enfants sont plus dans la réalité que dans l’imaginaire. Il faut répondre le plus simplement possible à leurs questionnements”, explique Béatrice Cooper Royer. “Si après vos explications, l’enfant ne pose pas ou peu de questions, il faut respecter cela, met-elle en garde. Chaque enfant réagit à sa façon. Les questions viendront peut-être plus tard..."
“Pour cette tranche d’âge, surtout je conseille aux parents de ne pas laisser les enfants regarder les informations à la télévision. Trop d’informations génère de l’inquiétude, d’autant plus dans ce cas-là où les enfants sont exposés à l’information des médias et à la réaction sans filtre des parents”.
C’est aussi l’occasion de revenir sur les gestes barrière et parler prévention, une notion complexe mais essentielle pour comprendre la fermeture des écoles. “Expliquer pourquoi on prend ces précautions, c’est aussi éveiller l’empathie : tu prends soin de toi et des autres. On peut insister sur le fait que ces fermetures ne touchent pas que l’école, mais aussi les stades de foot, les théâtres, les restaurants...
Le Petit Quotidien, un journal à destination des enfants de 6 à 10 ans a mis en ligne tous les articles qui ont été publiés sur le coronavirus depuis le début de l’année. Le numéro du 14 mars est disponible gratuitement en ligne et porte justement sur la fermeture des classes.
À partir de 8 ans, le site Un jour une actu édité par Milan propose des articles “pour aider les enfants à comprendre l’actualité”. Ils ont eux aussi mis en ligne un dossier sur le coronavirus.

Votre enfant est au collège :
“Les pré-adolescents et adolescents ont entendu qu’ils ne couraient pas beaucoup de risques et que les collèges étaient fermés, certains seront peut-être angoissés mais la plupart sont certainement ravis de cette fermeture”, précise Béatrice Cooper Royer.
Aux parents d’expliquer que le collège qui ferme, cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter d’étudier. “Rester à la maison un court laps de temps, la perspective semble peut-être plaisante aux adolescents, mais après plus de quatre à cinq jours, je sais que ça ne va pas les réjouir.”
Ce n’est pas le fait d’être privé de leurs amis qui risque de les inquiéter. “Les adolescents n’ont pas peur, confirme Etienne Dumenil, ils ont l’habitude d’être ensemble, avec leurs copains sans l’être physiquement.”
Le virus et l’épidémie, cela résonne beaucoup avec les adolescents. “Les adolescents peuvent avoir un comportement très désinvolte à l’égard du coronavirus, certains toussent sur les autres pour transmettre le virus, en représailles ou pour s’amuser... Ils se disent, ‘je peux avoir le virus mais sans être malade, ni mourir, je peux le transmettre et tuer’. C’est comme s’ils avaient un pouvoir de vie ou de mort sur les autres. C’est la toute-puissance dont ils rêvent. Dans ce cas-là, il revient aux parents de mettre des limites très claires, met en garde Etienne Dumenil. Il faut expliquer la dangerosité, la solidarité. Ils ont eux aussi un rôle de responsabilité à jouer très important.
Pour cette classe d’âge, des ressources existent en ligne. Le site France TV Éducation via la plateforme Lumni a mis en ligne un dossier sur le coronavirus.

Mon Quotidien qui s’adresse aux enfants de 10 à 13 ans a rassemblé tous les articles publiés sur le coronavirus depuis le début de l’année. Le numéro du samedi 14 mars est aussi accessible en ligne et concerne directement la fermeture des écoles

Merci à Mme Delhumeau, psychologue scolaire, pour toutes ces informations.